La technique du drap blanc révélée... ou comment j'ai fait un fond de l'oeil à la huppe

Publié le par bokeh-nature.over-blog.com

 

 

Certaines rencontres désirées par le photographe naturaliste nécessitent souvent des heures de repérages, d'étude de l'espèce recherchée, d'attente infructueuse...

Ca me rappelle cette phrase de Lao Tseu : "il n'y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur, c'est le chemin ..."

 

Loin de moi l'idée de contredire cette phrase pleine de bon sens....


Mais il se trouve qu'un matin, il y a 3 ou 4 ans de celà, se présente dans mon jardin, sous mes yeux, un oiseau difficile à apercevoir dans la région où je réside...

 

La huppe fasciée :

 

DSC 0064 copie (1)

 


 

C'est en général à la fin du printemps que le chant si caractéristique de cet oiseau raisonne dans les ruelles et dans les arbres du village.


On peut les observer, passer de jardin en jardin, à la recherche de larves d'insectes sous les pelouses fraîchement tondues.

Puis vient le temps de la reproduction où elles se font plus discrètes.

 

Les adultes, après une période de ravitaillement directement au nid, apprennent aux jeunes la recherche de nourriture sur le terrain, les ravitaillant pendant la leçon en leur mettant directement au fond de la gorge la larve fraîchement déterrée. 


 

DSC 7140

 


L'observateur pourra jouir, alors, d'un spectacle fascinant : 


l'adulte, déambulant sur l'herbe, suivi de très près par sa progéniture, donnant en concert des coups de becs dans le sol pour y déloger leurs proies.

 


 

Les huppes ne sont pas très farouches.

 

Pour peu que l'on laisse une distance d'une vingtaine de mètre, elles supportent la présence humaine...

 

Mais dès que la distance de sécurité est franchie, on obtient inévitablement les mêmes résultats, l'envol :

 

DSC_0206.jpg

 

 

Fort de ce constat, j'ai décidé de tenter des approches , allongé sous un filet de camouflage....

Mais les résultats étaient fort peu concluants, voir même inférieurs à une approche non camouflée.

 

Un matin, la huppe se promenant dans mon jardin, je me lance dans une dernière tentative, un peu désespéré, il est vrai. Incapable de mettre la main sur mon filet ce matin là, j'attrappe un drap blanc et me faufile dessous, boitier à la main.

 

Je me mets à ramper prudemment, et à ma grande surprise, la huppe ne semble pas se méfier outre mesure.

Je progresse tranquillement, marquant des pauses, et la huppe continue son activité, ne se sentant pas gêner par la masse claire.

 

A quelques mètres (5 ou 6) de la huppe, elle semble enfin s'interroger, pour reprendre de plus belle son activité de jardinage.

 

DSC 6051

La huppe, une sacrée bêcheuse ....

 

Ma progression arrive à un point où mon téléobjectif atteint sa limite de distance minimum de mise au point....

 

La scène durera quelques mintutes et sera répétée plusieurs fois les jours suivant selon la même technique du drap blanc...

 

Une proximité que je n'aurais jamais imaginé possible avec cet oiseau :

 

 DSC 7059 copie (1)

 

 

Après ces approches, je me suis interrogé pas mal de temps sur le comment du pourquoi...

 

Puis un beau matin, mon épouse m'indique que la présence de notre chien ( 30Kg de poils blanc) ne gênait aucunement le manège alimentaire des huppes .... 

 

Se sont-elles habituées à sa présence pacifique et ont-elles pu assimiler le drap à la couleur du chien ???

 

 

 

 

Mystères et crottes de huppes !!

 

 

 

 

 

 

 


 


 


Publié dans Carnet de terrain

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V
<br /> Si tu savais comme je rêve la nuit de faire des images de cette qualité de cet oiseau... mais j'ai déjà du mal avec les mésanges alors. Je ne désespère pas et compte m'y remettre cet hiver!<br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> <br />
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